La psychanalyse est une activité de l’ignorance où chacun oeuvre avec l’infini limite de sa langue. Chaque analysant.e vient en analyse, se rencontrer dans sa parole. Une parole qui n’est pas bavardage, une parole qui permet de penser la contradiction comme ordinaire à chaque humain. Ce travail sur la langue qui s’élabore est très proche de la poésie, on fait jouer la langue sur le travail phonétique analogue à la poésie. Poésie qui déstabilise la pensée provoquant l’ouverture du langage.
Cette ouverture du langage libère quelque chose à l’intérieur. Le corps s’ouvre par cette parole singulière faisant surgir à l’insu une pensée propre à chaque analysant.e.
C’est pour cela que nous pouvons énoncer que l’activité de la psychanalyse est une fiction, car sa théorie bouge tout le temps dans sa langue parlée. La psychanalyse se fait au Un par Un. Elle ne peut être définie car un discours va s’ajouter à un discours, jusqu’à la destruction du signifiant. C’est pour cela que la psychanalyse est hors langage !
Ce temps de découverte est long car nous confrontons sans arrêt la pensée avec la parole. Du fait que nous sommes des êtres parlants, les mots manquent et c’est avec ces manques que nous créons chacun.e notre langue faisant corps dans un UN qui ne s’efface plus.
Nous devenons « sujet » de nous même au fur et à mesure de l’avancée en analyse, sortant définitivement de nos encombrantes histoires douloureuses, traumatisantes, répétitives . Nous ne subissons plus notre entourage, nous devenons sujet à nous même, nous imposant sujet aux autres, tous les autres!
Ainsi par l’analyse, nous nous créons, dans l’infini mouvement de la vie dans cette indicible liberté qui ne se vit d’expérience qu’au Un par UN.